Les rotations des cultures Agricoles

La rotation des cultures est la succession dans le temps de plusieurs cultures sur la même parcelle.

Les intérêts agronomiques

1. Lutter efficacement contre les ennemies des cultures 

Les plantes ont chacune leurs propres caractéristiques et besoins ainsi que leur propre impact sur l’environnement..
Chaque culture est à l’origine d’un écosystème particulier qui va être propice ou non au développement de certaines maladies, certains insectes nuisibles ou encore certaines mauvaises herbes.
En alternant les cultures, l’agriculteur rompt avec les conditions conférées par cet écosystème  provoquant ainsi l’arrêt du développement de ces maladies, mauvaises herbes et/ou ravageurs. 
Certaines cultures apparentées (ex : blé, orge) partagent les mêmes ennemies. Il faut donc éviter qu’elles se suivent dans la rotation. 
L’avoine est peu affectée par les ennemies des cultures mentionnées. Elle constitue donc un choix à inclure dans la rotation.
Alterner les cultures permet de alterner les traitements et donc éviter l’apparition de résistance à une matière active.

2. Améliorer la fertilité du sol

Grâce aux profils racinaires différents, le profil du sol est mieux exploité, ce qui se traduit par une amélioration des caractéristiques du sol et notamment de sa structure.
On améliore particulièrement la structure du sol en choisissant une culture qui produit un fort volume de racines fines. (Ex : céréales ou graminées fourragères qui ont des systèmes racinaires fasciculés)
A l’inverse des cultures à racines à pivots (ex : tournesol, sorgho, radis ...) auront un rôle de restructuration en profondeur des sols.
Chaque type de plante puise des éléments nutritifs particuliers et restitue éventuellement des éléments fertilisants qui profiteront aux cultures suivantes. Les légumineuses, insérées dans le cycle de rotation, permettent une augmentation de la teneur en azote dans le sol, au bénéfice des cultures suivantes. 

Les intérêts socio-économiques

1 Meilleure répartition de la charge de travail :

Les cycles variant d’une culture à l’autre, la rotation des cultures étale de ce fait la saison des semis et des récoltes.
L’usage de la main-d’œuvre et du matériel se trouve ainsi mieux distribué.

2 Augmentation des marges : 

La rotation permet de diminuer l’utilisation des intrants (engrais et pesticides) qui constituent un poste important de dépense en grandes cultures.

3 Sécurisation économique de l’exploitation :

Plus le cycle de rotation est grand, plus l’impact économique d’une fluctuation de prix de matière première sur l’exploitation est moindre.
Par exemple, pour un cycle de 6 ans, si les cours d’une culture diminuent, seul 1/6 de l’exploitation est concernée. Ceci sécurise en cas de diminution importante du prix d’une culture par exemple .
A l’inverse, l’exploitant peut essayer de prévoir le comportement des marchés et introduire dans sa rotation une culture qui aurait un prix à la  hausse.
Dans l’établissement d’un cycle de rotation, il faut tenir compte des avantages à long terme (sur plus de cinq ans) pour l’exploitation agricole dans  son entier, et non seulement les coûts et bénéfices des 12 prochains mois.

Comment choisir son plan de rotation ?

Il n’existe pas de recette miracle dans le choix des cultures à inclure  dans une rotation. Cela dépend de nombreux facteurs : le climat, la nature et la fertilité du sol, les besoins en fourrage, les débouchés et la situation économique de l’exploitation agricole.
Chaque année, le plan de cultures est établi pour l’année suivante en tenant compte du plan de rotation initial.
L’évaluation des effets d’une culture sur la (ou les)  suivante(s) constitue le fondement du choix de la succession des cultures et de la rotation.

Les limites du système de la rotation en grandes cultures

Il se peut que les semis interviennent au même moment que des opérations essentielles à d’autres cultures (désherbage, épandage de fumier …)
Des problèmes avec une culture  peuvent empêcher de s’occuper d’une autre culture comme on le voudrait.
Il existe des phénomènes d’allélopathie, qui impose de ne pas faire suivre dans sa rotation n’importe quelle culture. 
En effet, certaines cultures, comme le seigle ou le colza, peuvent nuire à une culture de maïs qui les suivrait dans la rotation.